RP FINI Cela faisait longtemps (PV: Narya)

Naaman marchait lentement dans le silence de la forêt. Il repensait aux récents évènements. Les deux loups blessés, la vagabonde au fort et impulsif caractère. Ses amis qu'il n'avait pas vu depuis longtemps... Ses amis! Narya! Cela faisait bien une éternité que Naaman n'avait pas eu de vraie discussion avec sa grande amie. Toujours secrètement amoureuse de lui...
Naaman se coucha pour respirer l'air frais de la soirée qui commençait à peine. Il ferma les yeux un instant, espérant sans trop y croire, l'apparition merveilleuse de son amie de toujours.

Naaman entendit un léger bruissement dans le petit buisson, non-loin de là où il se reposait. C'était un buisson d'amélanchier, couvert à cette saison de ses innombrables petites baies rouges dont tous les animaux, y compris les hommes raffolaient, pour leur petit goût sucré et sauvage.
Il se leva lentement, ses muscles endoloris par les incessantes et longues marches qu'il avait effectué ces derniers jours et il se dirigea vers le bruit.
Il y découvrit... Narya!
-Narya! Tu es ici?
Cette question semblait à première vue idiote, mais il ne voyait aucune autre parole à lui dire à l'instant présent. Il s'assit et elle aussi, face à lui.

Mais à quand remontait-elle au juste, leur dernière vraie conversation? Naaman, l'effet de surprise passée, s'adoucit en voyant son amie lâcher toute sa cueillette.
Il lui sourit.
-Depuis combien de temps ne nous sommes nous pas adressés la parole?
Il lui donna, comme il en avait toujours eu l'habitude avec elle, un petit coup de museau affectueux sur l'épaule, en guise de réconfort: rien n'avait changé, il tenait toujours autant à elle. Même s'ils avaient été plutôt en froid lors d'une dispute sauvage, puis qu'elle avait été jalouse de Naello... Tout était rentré dans l'ordre, et dans le meilleur des mondes, pour la grande joie et le bonheur de Naaman, qui préférait sa Narya sans contrariété, douce, Narya dans toute sa splendeur!
Il soupira un grand coup, heureux d'être à nouveau auprès d'elle, omme il y avait longtemps.

La tension montait. La louve semblait gênée par la présence aussi proche de Naaman. Il recula pour lui laisser l'espace nécessaire pour reprendre ses esprits. Naaman essayait de se faire le plus petit possible. Ses yeux devenaient peu à peu bleus, signe de douceur, de compréhension et, mais il ne le savait pas encore, de désir.
Il se coucha enfin, la laissant tranquille pour le moment. C'est elle qui prendrait la parole et qui ferait tout initiative ,si toutefois, elle le voulait. Son pelage blanc, au contact des feuilles mortes rousses à peine tombées, resplendissait.

Naaman accepta avec plaisir l'offre de Narya. Elle avait fait un bond prodigieux pour atteindre cette feuille. Il repensa à son poste dans le clan. Elle était guerrière, à juste titre, mais elle méritait beaucoup mieux à présent. Cela devait faire des années qu'elle occupait ce rang, et il était grand temps pour elle de monter en grade. Ce qu'il lui proposa:
-Narya... Ça te dirais de devenir Chef de Guerre ?
Effectivement, elle serait parfaite pour ce rôle! De plus, peut-être que le courant passerais mieux entre eux si jamais elle en avait envie.

Naaman sourit à son amie, plus que perdue à la simple évocation du mot "Chef".
-Je t'ai parmi les miens depuis assez longtemps pour savoir que tu vaux plus qu'une simple guerrière maintenant. Et tu m'as prouvé maintes fois que tu te dévouerais corps et âme pour le Clan. Tu rempliras ce rôle à merveille, en organisant les patrouilles, en me secondant, et surtout en motivant les guerriers du Clan.
Il lui fit un clin d'oeil, amusé par l'air incrédule de son amie. Puis elle sembla être radieuse. Sa queue se balançait sous l'émotion et ses yeux brillaient. Cela fit plaisir à Naaman.

Naaman , heureux de la voir ainsi, se leva. Elle semblait prête à courir, elle voulait se défouler! Alors Naaman lui proposa:
- Allons chasser ensemble! A celui qui ramène en premier une petite proie!
Naaman avait proposé cette partie tout en sachant très bien qu'elle gagnerais. Il représentait la force et elle, la vitesse. Il partit alors de son côté à la recherche d'un petit gibier.

Naaman avait repéré un lièvre. Il le coursa un moment, puis essoufflé, il s'arrêta. Il vit tout à coup, un petit groupe de campagnols. Ils semblaient s'être réunis pour manger. Naaman se demanda si eux aussi, ils avaient des Clans? Puis, il secoua sa tête, se coucha et d'un grand coup de patte, trois des cinq petits rongeurs tombèrent sous la force du coup. Il les prit entre ses dents, et revint vers Narya. Elle était déjà là, un faisan entre les pattes! Elle semblait même avoir attendue! Décidément, elle l'étonnerai toujours. Il posa les petits animaux sur le sol à côté de la prise de Narya. Puis il lui en offrit un et commença à lui faire sa toilette, signe d'affection chez tous les loups, quels qu'ils soient.

Naaman continuait la toilette de Narya. Elle semblait apprécier et cela lui convenait.
- Je n'ai pas... faim. On peut... le garder, pour la meute. dit-il, la phrase entrecoupée par de grands coups de langue affectueux.
Quand il eut fini, Narya dormait presque assise! Il la secoua gentiment.
-On rentre ?
Il l'aida à se relever et chacun prit leurs proies dans leur gueule.
En chemin, côte à côte, aucun ne disait mot. Naaman décida de briser le silence et demanda timidement à Narya:
- Dis... tu... tu ressens encore des... senti..ments pour moi?
Son coeur battait bizarrement plus vite et il baissa les yeux pour fixer quelque chose d'invisible sur le sol.

Naaman baissa les oreilles. Il fallait bien qu'il le lui avoue, un jour... Il avait bien des sentiments pour Narya. Il avait été blessé lorsqu'il du la chasser. Il avait ressenti le vide lorsqu'elle n'était plus là. Il avait ressenti l'angoisse lorsqu'elle mettait du temps à venir. Et il sentait ses battements de coeur accélérés à cet instant précis.
Alors, il se lança.
-Je voulais savoir. Parce que... Maintenant, c'est moi qui ai des sentiments pour toi.
Il regarda alors la louve dans les yeux puis la caressa du regard, il l'aimait, il en était certain. Et il ne voulait pas qu'un autre en profite à sa place, c'était bien sa louve.

Naaman lui sourit. Même si elle avait parlé très bas, il avait entendu:
-Non, tu ne rêves pas. Je me suis rendu compte, il n'y a pas si longtemps que quand tu n'es pas dans les parages, tu me manquais. Que quand tu partais j'avais peur pour toi. Et que quand tu es là, je suis toujours heureux.
Il ne trouvait pas de meilleurs mots pour exprimer ce qu'il ressentait et s'arrêta donc là, comme suspendu dans ses paroles. Elle ne répondait pas. Elle ne voulait sûrement plus de lui, ce qu'il pouvait comprendre aisément, après ce qu'il lui avait fait subir. Alors, silencieusement, pour s'accorder avec la forêt, ils reprirent leur route côte à côte.

Naaman acquiesça en silence. Il comprenait. Et il ne lui restait plus qu'à espérer. C'est ainsi que, côte à côte, des proies ballantes dans la gueule, ils se dirigeaient tous les deux vers le camp...
[Fini pour Naaman]