A new beginning

A new beginning

Cette nuit... Oui je m'en souviendrais toujours. Il était là, devant moi, s'élevant de toute sa fierté, me dominant ainsi du regard. Ses yeux, attendris, plongeaient dans les miens. Ils étincelaient plus que les étoiles elles-même. Je n'avais jamais vu des yeux autant briller auparavant. Son corps, musclé, surplombait de puissantes pattes. Il était couvert, de la tête à la queue, d'un pelage aussi sombre que les ténèbres. A mes yeux il était plus qu'un loup à l'allure noble, il avait le charme et une voix à faire chavirer n'importe quel cœur. Tout ce que je recherchais chez un mâle il le possédait. Je n'étais pas seulement tombée amoureuse de lui, je m'étais totalement donnée à cet être inconnu. Tel était le coup de foudre qui m'avait touché en plein cœur... Il s'approcha de moi et enfouit sa truffe dans mon pelage neige. Je sentais sa respiration apaisée, tout contrairement à son cœur qui battait la chamade. Il se recula et me lécha délicatement le front. Il semblait vouloir me dire quelque chose d'important lorsque soudain, après ce moment de tendresse et d'affection, le paysage autour de nous devint aussi clair qu'en plein jour. Une lumière apparu derrière des arbres, elle s'approchait progressivement dans notre direction. Puis, un autre loup, sortit de nul part, se dirigeait vers celle-ci. Ce dernier se retourna et quelle fut ma surprise lorsque je vis Dire Straits. Enfin, il continua sa route. A cet instant, la lumière s’amplifia, je fermais mes yeux aveuglés par cette clarté.

****

Je me réveillais en sursaut, les larmes aux yeux, respirant fort et mon cœur battant comme jamais. Mes muscles, tous contractés, étaient prêt pour fuir s'il le fallait. Je regardais autour de moi et ne voyant aucuns dangers, je secouais ma tête et m'étirais un bon coup tout en baillant. Je lâchais un profond soupir, soulagée. Encore ce maudit rêve !! Pensais-je. J'aurais voulu à la fois qu'il continu mais aussi qu'il s'arrête. Ce moment avec cet inconnu était tellement magique mais il me paraissait si court comparé à la scène avec mon premier amour... Je m'ébrouais une fois de plus afin de chasser toutes ces pensées puis m'assis. Il faisait encore nuit. J'avais du dormir seulement quelques heures. Je dormais très mal ces dernières nuits, du moins... Depuis la disparition soudaine de Dire Straits. Je me sentais si seule, si dépourvu d'amour. Je songeais à mon fils, Pyro, il lui fallait un père même si pour lui, une simple mère suffisait amplement. Mais il était encore trop jeune et je n'avais pas assez de temps, pour lui apprendre correctement comment se défendre, à cause de mon devoir. Mes pensées vinrent vers mon premier amour. Sa disparition m'avait vraiment fait très mal mais surtout elle m'avait blessée au cœur. Je me demandais sans cesse si un jour cette plaie se refermerait. Je levais ma tête pour admirer la lune et ses astres qui étincelaient à coté d'elle. C'était magnifique. J'aimais les observer pendant plusieurs heures, cela m'apaisait. Un vent froid et léger me fit faire un frisson qui parcouru tout mon dos. Je me demandais si un jour j'arriverais enfin à combler cette partie de mon cœur par l'amour d'un autre loup, par ce loup qui hantait mes rêves, celui que je recherchais désespérément. Qui était-il ? Telle était ma question à présent. Alors que j'étais plongée dans mes pensées, j'entendis le bruit de cailloux comme si on leur marchait dessus. Je me levais et regardais autour de moi, humais l'air et écoutais tous les sons alentour. Je n'avais pas peur loin de là, j'étais juste curieuse de savoir à qui j'aurais à faire tout de suite. Et seulement quelques secondes plus tard je vis deux yeux couleurs ambres apparaître derrière un arbre. Comme le faisait un vrai Blackness je ne saluais même pas sa venue, ne sachant pas de qui il s'agissait .

- Montre toi que je puisse voir à qui ais-je l'honneur. Lui lançais-je.

Chef de Ligne Messages : 67 Date d'inscription : 11/05/2013

La nuit avait plongé le monde dans ses ténèbres, si rassurantes et si inquiétantes à la fois. Le silence était roi, et le monde était immobile, comme si toutes les créatures, du rossignol au chêne centenaire, souhaitaient se faire oublier jusqu’au lever du soleil. Seul le bruit de mes pattes, se posant fermement sur terre humide, tapissée de feuilles et de mousse, troublait ce mutisme général. Réveillé par une feuille venu finir sa course sur mon museau, je n’avais pas pu me rendormir et avait décidé de partir pour une promenade nocturne. Il était si tard qu’il était presque tôt, et les premiers rayons du soleil ne tarderaient plus à venir rosir le ciel de leur lumière. Etrangement, un vent du nord arrivé dans la soirée avait écarté tous les nuages du ciel et une resplendissante lune venait vernir et illuminer les frondaisons des arbres. La clarté de la nuit était telle que l’on n’y voyait presque aussi bien qu’au beau milieu de la journée. Même les ombres des hauts sapins qui jouaient sur ma fourrure noire et qui venaient s’étirer sous mes pattes semblaient lumineuses. Je m’arrêtais un instant, levant la tête vers la voute céleste, et je l’admirais. J’avais envie de pleurer devant la beauté de la nuit et de ses mystères, comme mes ancêtres le faisaient depuis le début des temps. Une envie irrésistible d’étirer mon cou vers le ciel et de hurler afin de rendre hommage à la lune me tiraillait, comme un besoin vital, comme une nécessité absolue, comme un réflexe. Mais je me tus, préférant respecter le silence funèbre qui régnait autour de moi. J’admirais l’astre lunaire qui se détachait du noir bleuté du ciel, pensif. Comment pouvait-on renier la beauté des ténèbres et leur préférer la lumière brute et clinquante du plein jour ? La splendeur de la noirceur résidait en de minuscules détails, tous apportés par la luminescence de la lune ; l’éclat de l’eau sombre qui réfléchit les étoiles, un regard réduit et sublimé en deux étincelles qui percent l’obscurité des sous-bois…Voilà toute la noblesse des blackness. Les ténèbres n’existent pas sans la lumière, et la lumière n’est rien sans l’obscurité, me diriez-vous. Mais lequel surpasse l’autre ?...D’après vous….Vaut-il mieux apercevoir de la lumière dans une chape ténébreuse, ou des ombres qui se détachent de la splendeur solaire en la souillant de leurs ténébreuses silhouettes? Toute une question, n’est-ce pas ? Pour moi, la réponse était déjà toute trouvée, et rien ne me ferait changer d’avis.
Je repris ma route presque sans m’en rendre compte, voyant défiler les arbres, silhouettes décharnées, à mes côtés. Une brise fraîche qui allait dans la même direction que moi faisait se dresser des mèches de ma fourrure en épis souples et désordonnés. Je sentais que je m’approchais de la frontière du territoire de Saakis, me dirigeant vers l’entrée du camp, tandis que le vent chuchotait et sifflait à mes oreilles. Je n’avais pas réellement choisi de me rendre dans cet endroit que je fréquentais peu ; je me laissais simplement porter par mes pas, vidant volontairement ma tête de mes pensées, dormant et rêvant presque tout en marchant. J’atteignis enfin l’entrée du territoire, dressant les oreilles lorsque je sentis le parfum d’un autre loup que le vent m’avait caché jusqu’alors. Et je la vis. Cette tâche de lumière que la noirceur de la nuit n’arrivait pas à engloutir. Une fourrure aussi blanche que les neiges éternelles, frémissante. Je la reconnu presque aussitôt ; Demi-Lune, guerrière de mon clan et que j’admirais pour la relation d’amitié qu’elle entretenait avec le sombre et dangereux Saakis. Nos rencontres étaient fort rares, et je n’avais possession d’aucun souvenir d’une discussion quelconque que nous aurions pu avoir .Cette guerrière blanche était, en quelques sortes, une parfaite inconnue. Une étrangère et une sœur de meute tout à la fois. Elle dormait, et moi, je la regardais. Pour une raison que je ne compris pas immédiatement, je posais sur elle un regard attendri et protecteur, quoique un peu lointain. Elle rêvait. De quoi, je n’aurais pu le dire, mais je n’avais pas envie de la réveiller. Tapi dans l’ombre des arbres, je me sentais capable de rester ainsi des heures durant, juste pour veiller sur son sommeil. Sommeil qui fut balayé par un réveil aussi brutal qu’inattendu de Demi-Lune qui venait d’ouvrir brusquement ses yeux. Agitée et tremblante, elle reprit petit à petit ses esprits. Je restais parfaitement immobile, la regardant réfléchir et penser au rêve ou au cauchemar qui venait de s’évanouir dans son esprit. Ses yeux dorés étincelaient comme deux braises au cœur de la nuit, vives et sereines. Je longeais l’orée du bois, repartant avec quelques regrets pour ma balade en solitaire, lorsque je l’entendis se lever.

-Montre toi que je puisse voir à qui ais-je l'honneur.

Elle avait dit ces mots sèchement, avec le même ton de mépris désabusé que les blackness, dans leur haute estime d’eux-mêmes et leur suffisance, maitrisaient à la perfection. Je m’arrêtais un moment, hésitant à continuer ma route et à la laisser soit ignorer mon passage et rester au camp, soit partir à ma poursuite pour corriger mon comportement. Cela aurait été ridicule. Je virais de bord et me dirigeais finalement vers la clairière, curieux de prolonger notre rencontre et de voir ce que notre échange pourrait donner. Sortant des ténèbres, je m’arrêtais à la bordure des arbres, ne la quittant pas des yeux. Je restais de marbre, arborant le regard indéchiffrable qui me caractérisait et qui faisait souvent dire à mes camarades que mon cœur était de pierre. Seulement, ce n’était pas aussi simple. J’avais été vexé par les paroles de Demi-Lune. Bien que sa voix mélodieuse m’ait enchanté par sa douceur, la louve ne m’avait pas reconnu. Je n’osais même pas imaginer qu’elle pouvait connaitre mon nom ; si tant est qu’elle s’en rappelait.

-Eh bien, Guerrière….Ta mémoire te ferait-elle défaut ?

Mes mots n’avaient pas été lancés comme une insulte, plutôt comme une triste constatation teintée d’amertume. Je fermais un instant les yeux et soufflait. Combien des miens ignoraient-ils jusqu’à mon existence ? Je savais que je ne brillais pas par mon rôle dans la meute, étant donné l’absence d’élèves, mais c’était tout de même blessant. Je ne pouvais pas en vouloir à la louve, elle ne devait pas être la seule dans ce cas, et puis ce n’était pas comme si elle m’avait insulté, loin de là. Je rouvrais mes yeux pour la regarder, avant de rajouter sur un ton neutre et calme.

-Je suis Moro…Le chef de Ligne des blackness.

Je n’osais pas prononcer son prénom, retenu par une timidité et une gêne que je ne me connaissais pas. Je remarquais aussi que, même si je la fixais d’un air implacable, l’envie de détourner le regard dans un geste intimidé me tiraillait. Mais je ne pouvais détacher mes yeux de l’or qui coulait dans son regard.

L'inconnu, dont je ne pouvais voir que les yeux ambrés, sortait enfin de l'ombre qui l'enveloppait. C'était un loup au pelage aussi noir que la nuit. Seule la lune et ses astres brillants reflétaient sur ses poils ténèbres. Il ne s'était pas avancé de beaucoup, juste à la limite des arbres. Ma mémoire me revint très vite. Je me souvenais d'un loup noir, grand et musclé mais je ne l'avais que très peu vu. On n'avait jamais vraiment eu l'occasion de se parler ou même ne serait-ce de se présenter. C'était bien dommage. Il paraissait si charmant à première vue, mais comme on dit souvent il ne faut jamais se fier aux apparences. Cependant je me rappelais de ce que mes expériences m'avaient apprises : Les yeux sont les fenêtre de l'âme. Hors là, ses yeux n'exprimaient rien même pas un soupçon de peur, de colère, de passion ou de dégoût, non rien de tout cela. S'il reste de marbre devant moi alors je me fierai à l'intonation de ses paroles.

-Eh bien, Guerrière….Ta mémoire te ferait-elle défaut ?

Ma mémoire me faire défaut ? Non jamais. Généralement je me souvenais très bien des visages que j'apercevais. Par contre il m'arrivait de mettre du temps à me les rappeler et encore plus lorsque j'étais en manque de sommeil totale. J'avais déjà entendu parler de lui, je ne savais plus trop où d'ailleurs... Peu importe c'était pas l'endroit où j'avais entendu son nom pour la première fois qui allait m'aider tout de suite. Je ne répondis pas immédiatement. Je doutais sans cesse de moi alors j'attendais la confirmation de son nom pour pouvoir ainsi répondre.

-Je suis Moro… Le chef de Ligne des blackness.

C'était bel et bien lui. Je ne m'étais pas trompée, encore heureuse. Je remarquais qu'il faisait largement une tête de plus que moi et même si je me redressais de toute mon ampleur ça ne changeait rien, je restais toujours la plus petite de nous deux. C'est vrai qu'il était impressionnant. Mais ce n'était pas sa taille qui « perturbait » le plus. C'était ses yeux... Ce regard aussi implacable soit-il, je devais l'admettre, ils n'exprimaient rien et pourtant j'avais l'impression qu'ils voulait montrer le contraire. J'avais cependant écouter le timbre de sa voix grave, neutre et tout bonnement magnifique. Magnifique !? Demi' reprends tes esprits !! Il manquerait plus que mon cœur chavire pour un loup dont je ne connais que le nom et le rang. Mais c'est vrai quoi ! Je ne savais rien de lui. Il me fixait de ses yeux ambrés, je faisais de même avec les miens dorés. Je décidais de me rapprocher, lui montrant ainsi que je n'étais guère intimidé par sa carrure, mais je laissais aussi une certaine distance entre nous, non par peur mais par précaution.

- Pardonnes ma brusquerie... Je ne pensais pas rencontrer quelqu'un à cet instant de la nuit. Je laissais un blanc s'écouler avant de reprendre. Je sais qui tu es. Mais j'avoue ne pas avoir entendu parler énormément de toi comparé à certains autres loups de la meute.

Je pensais à Damon à ce moment là. Moro devait être un loup plutôt du genre à se faire discret. Alors que je le fixais, des flash-back vinrent sous mes yeux. J'avais envie de fermer mes yeux fatigués et tout faire pour arrêter d'y penser. Le loup devant moi ressemblait beaucoup au loup des rêves que je faisais ces derniers jours. Mais ça devait être une simple coïncidence, pensais-je. Je n'y prêtais pas grande attention. Je ne voulais pas montrer à Moro mon esprit torturer par des vulgaires images alors j'essayais de rester aussi stoïque que lui que ce soit dans mes mots ou dans mon regard.

Dsl ce n'est pas très long :/

Chef de Ligne Messages : 67 Date d'inscription : 11/05/2013

La louve réduisit la distance qui nous séparait en quelques pas légers afin de me démontrer son assurance et le peu de crainte que je lui inspirais. Mais lorsqu’elle s’arrêta, je sentis un élan de contrariété saisir mon cœur, dans un caprice presque enfantin et égoïste, la louve blanche ayant décidé de garder tout de même une distance de sécurité avec moi. Elle n’était pourtant qu’à un mètre de moi et j’avais l’impression que des kilomètres entiers nous séparaient, tout comme j’avais l’impression de sentir le moindre effluve qui s’échappait de sa fourrure, réprimant un frisson au moindre geste qu’elle faisait. Je relevais brusquement la tête, surpris par mes propres pensées, qui fusaient et s’emmêlaient dans mon esprit, aussi incontrôlables que les flots déchainés de l’océan. Que m’arrivait-il donc ? Je faillais soupirer, exaspéré de ma propre bêtise. Je savais très bien ce que j’avais, je n’avais pas à faire semblant d’en être surpris. Cela faisait déjà plusieurs semaines que j’avais remarqué ce drôle de malaise qui prenait possession de mon être lorsque Demi-Lune était proche de moi, et c’était entre autre pour cela que je l’avais un peu évité ces derniers temps, intimidé par l’étrange influence qu’elle avait sur moi.

Pardonnes ma brusquerie... Je ne pensais pas rencontrer quelqu'un à cet instant de la nuit.

Elle se tut. Encore une fois je sentis sa voix chanter à mes oreilles avec la même douceur que le son de la pluie. Encore une fois je regrettais la distance qui nous séparait. Encore une fois j’étais incapable de détacher mes yeux ambrés du soleil qui luisait dans les siens.

Je sais qui tu es. Mais j'avoue ne pas avoir entendu parler énormément de toi comparé à certains autres loups de la meute.

Je laissais mon visage jusque-là stoïque esquisser un demi-sourire amusé lorsque je compris à quel loup elle faisait allusion. Damon. Encore et toujours. L’enfant terrible des blackness. Il n’était pas étonnant qu’à côté de loups aussi show-off que Damon je passe quasiment inaperçu, moi, le roi du silence. Elle ne savait donc pas grand-chose sur moi comme elle le disait…Avant notre rencontre, je ne devais être pour elle qu’un nom et qu’un grade, une image et rien de plus. Autant dire presque rien. Je n’avais jamais prétendu vouloir attirer à tout prix son attention, ni être le seul loup qu’elle regarda, mais cette révélation me fit découvrir à moi-même l’étranger que j’étais pour la plupart des membres de mon clan. Cela créait certes un grand vide autour de ma personne, mais je ne m’en plaindrais pas. Bien au contraire. Depuis mon enfance je m’étais montré solitaire, et cela ne changerait certainement pas du jour au lendemain. Louveteau, j’étais le petit au regard sombre qui se tenait à l’écart pour regarder les autres jouer, dans une attitude mystérieusement mature et associable tout à la fois. Puis j’avais grandi, continuant mon chemin en solitaire, veillant de loin sur les miens, ne tolérant près de moi que les rares élèves que l’on m’avait confié.
Je restais debout, solidement campé sur mes pattes puissantes, tenant mon encolure légèrement arrondie. Je fixais toujours la guerrière remarquant qu’elle se battait contre la fatigue. Je savais que la politesse et le respect que j’avais pour elle me dictaient d’écourter notre discussion, afin qu’elle puisse se reposer.

-C’est vrai que je n’ai pas le talent de Damon pour me faire remarquer. Dis-je, amusé.

A peine avais-je fini ma phrase, que les nuages, qui cachaient jusque-là la lune pudique, s’écartèrent, laissant l’astre de la nuit caresser l’endroit de ses rayons fantomatiques. La lumière vint se poser sur la fourrure immaculée de la louve, faisant luire son pelage de mille reflets d’argent révélant les lignes gracieuses et harmonieuses de la femelle. Je n’arrivais tout simplement pas à détacher mon regard de ce spectacle. Pendant un instant, je la fixais sans dire mot ; puis prenant conscience de l’impudence de mon geste, je clignais des yeux et détournais le regard.

-Je devrais te laisser dormir maintenant au lieu de t’embêter ainsi. Lui dis-je, marmonnant légèrement ces mots d’une voix rauque, presque ronronnante.

Après quoi je fis quelques pas vers les sous-bois, mon âme souffrant déjà de ne plus sentir la douce présence de Demi-Lune. Je regrettais déjà amèrement ces mots qui avaient coupé court à notre discussion, mais du peu qu’elle connaissait de ma personne, je ne souhaitais pas qu’elle se souvienne de moi comme du loup qui débarque en plein milieu de la nuit pour papoter, et ce, sans penser au sommeil de l’autre. Alors que je m’éloignais, je me sentais lourd, trainant presque des pattes, comme si toutes les fibres de mon corps me demandaient de faire demi-tour. Mais je ne pouvais me permettre de troubler ainsi la nuit de la pupille de Saakis, c’était bien trop impoli, même venant d’un blackness.

Il laissa apparaître un sourire quelque peu « timide », certainement qu'il savait à qui je songeais à cet instant, en même temps qui n'a jamais entendu parler du grand Damon ? Personne si je ne me trompe pas. Et sans trop savoir pourquoi, je sentais que Moro et moi étions sur la même longueur d'onde et ça me plaisait beaucoup.

- C’est vrai que je n’ai pas le talent de Damon pour me faire remarquer.

Sa remarque me fit sourire. Cela faisait si longtemps que ça ne m'était pas arrivé... Cette joie que l'on ressent lorsqu'on est avec quelqu'un. Un même bonheur échangé. Ce sentiment de protection et de chaleur qui nous entour. Cette envie d'avoir ce contact permanent avec le loup qui est à nos côtés et avec qui on partage ce moment si spécial. Mes yeux toujours plongés dans les siens ne pouvaient s'y décollés. Sa voix mélodieuse et rassurante venait enchanter mes oreilles. Que m'arrivait-il ? Pourquoi j'attachais une si grande importance à un loup que je ne connais qu'à peine. Ce qui arriva par la suite confirma mes doutes. La lune fit son apparition pour ainsi venir caressait nos deux fourrures de ses rayons argentés. Ces derniers embellirent son regard ambré comment pouvais-je détourner mes yeux des siens. C'était juste inimaginable. Sa fourrure embellissait le lieu où nous nous trouvions et l'astre lunaire rendait le loup noir d'autant plus majestueux qu’impressionnant. Soudain, Moro détourna le regard comme s'il avait été gêné par quelque chose.

- Je devrais te laisser dormir maintenant au lieu de t’embêter ainsi.

Il commença à reculer pour ainsi disparaître dans le sous-bois. Les rayons de la lune s'éteignirent derrière un nuage, et le paysage s'assombrit aussitôt. Je sentais mon cœur se déchirer petit à petit en morceaux au fur et à mesure qu'il s'éloignait de moi. Cela faisait si longtemps que je ne mettais pas sentis si bien que mon seul souhait, à cet instant, était de rester à ses côtés. C'était comme si sa présence m'avait guérit, m'avait enlevée cette pesante fatigue en me redonnant une énergie inépuisable. Je ne pouvais ignorer d'avantage ce sentiment qui voulait m'unir à lui. Je devais retenir le grand loup noir. Je le rattrapais, poussée par un élan qui m'était encore inconnu.

- Attends ! Ne pars pas s'il te plaît... Je... Ta présence ne me dérange pas et je ne serai pas contre d'avoir un peu de compagnie.

Et voilà que je commençais à bafouiller. Mais laisses-le partir si il veut !! Pensais-je. Mes yeux étaient encore fixés dans les siens, je me sentais gêner à mon tour et détournais le regard, observant ainsi le sol.

- Je ne ne t'oblige pas à rester si ton choix est celui de partir. Ajoutais-je presque dans un chuchotement.

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Les sous-bois frémirent sous la caresse du vent, répondant par le chant sinistre de l’air qui se faufile entre les dernières feuilles, vestige d’un été trop long. Leurs branches noires et mouvantes accueillirent mon cœur rongé par cette désagréable sensation de défaite. Cette sensation… Je n’y comprenais rien. Elle consumait mon cœur ; comme si je venais de commettre la pire erreur qui soit. Mais ce sentiment était nouveau pour mon âme plus tortueuse et plus sèche que l’écorce du plus vieux des chênes. J’avais l’impression d’être un louveteau qui, pour la première fois, venait de toucher le manteau de glace des premières neiges de l’hiver. Mon pas se faisait de plus en plus vif, tendu. Partir, je n’avais que cela en tête. Partir. Et laisser cette horrible sensation derrière moi. L’abandonner parmi ces arbres aux lourdes branches couvertes de mousse, ici, dans ce sous-bois inhospitalier. Pourtant, je m’y sentais à l’abri, car leur obscurité offrait un voile de pénombre pour cacher l’amertume qui brulait dans mes yeux et que les yeux solaires de la jeune louve blanche auraient eu tôt fait de découvrir.
- Attends ! Ne pars pas s'il te plaît... Je... Ta présence ne me dérange pas et je ne serai pas contre d'avoir un peu de compagnie.
Je m’arrêtais. Mes oreilles dressées, je tournais doucement la tête, jetant un regard par-dessus mon épaule noire à Demi-Lune. Un sursaut avait parcouru mon corps, faisant se redresser l’épaisse fourrure de mon encolure. Elle m’avait suivi. Je ne m’étais rendu compte de rien.
- Je ne ne t'oblige pas à rester si ton choix est celui de partir.
Je me tournais de nouveau, cette fois en direction des sous-bois. Fixant le sol, je réfléchissais. Si je continuais ma route et que je laissais la louve ici qu’y gagnerais-je ? La compagnie de l’amertume et du regret ? Une autre ronde pour protéger les frontières et tenter d’oublier cette rencontre nocturne ? Mais je n’avais pas envie d’oublier. Je ne voulais pas quitter la douce présence de Demi-Lune, cette présence chaleureuse et rassurante. Tout me semblait si simple, si évident en sa présence. Les mots que nous avions jamais échangés étaient rares et solennels, guindés même, et pourtant, j’avais l’impression qu’il me suffisait de croiser son regard d’or pour savoir ce qu’elle pensait et pour qu’elle sache tout ce que je voulais lui dire.
-Non, je vais rester… lui répondis-je dans un souffle.
Doucement, je m’approchais de quelques pas de la protégée de Saakis. Porté par un élan dont j’ignorais jusque-là le pouvoir, guidé par l’irrésistible attraction que j’éprouvais pour elle, j’allais jusqu’à frôler de mon museau la douce fourrure de son cou. Avant de m’en détourner discrètement, apeuré par la familiarité de mon geste. M’arrêtant à deux pas d’elle, je restais silencieux un moment, profitant simplement de la compagnie de la louve. Cela me suffisait amplement, même si le souvenir du contact de son pelage immaculé restait gravé dans les moindres parcelles de mon corps et de mon âme. Mais elle avait demandé de la compagnie, pas un sourd-muet, alors je pris la parole.
-Qu’est-ce que cela fait d’être la pupille de Saakis ? Est-il un bon tuteur?

J'aimais bien ce sous bois car il gardait la fraîcheur de la nuit et me cachait du soleil durant la journée. Mais cette nuit, le feuillage laissait transparaître les quelques rayons de l'astre lunaire. Ces derniers étaient doux au lieu d'être aveuglant lorsqu'on les observe d'habitude. Il se tourna pour ainsi me faire face, il ne me regardait pas, non, il fixait le sol comme pour réfléchir à ce qu'il allait me répondre. Il pensait peut être que partir serait la meilleure solution. Je le comprenais et je ne voulais pas qu'il fasse le contraire de ce qu'il voulait. Mais j'aimais être en sa présence et cela faisait longtemps que je n'avais pas ressentit ce besoin d'être avec quelqu'un. Mais je ne cessais de me demander pourquoi lui ? De m'imaginer avec ce loup qui hantait mes rêves. Cette sensation, cette chaleur, cette présence ne voulait pas s'enlever de mon esprit et cela même en essayant de penser à autre chose. Tant de chose en commun, tant de chose que j'aimais en lui, sa fourrure, ses muscles (le fantasme pour toutes les louves °µ°), mais c'était sur ses yeux qui me fascinaient. La couleur ambrée qu'ils dégageaient, me faisaient penser à cette pierre qui symbolisait le soleil, la pureté et aussi l'immortalité. Oui, Moro avait tout du loup parfait du moins physiquement. Cependant pour ce qui était du mentale, ça restait un mystère. Je ne pouvais pas le juger que sur quelques paroles échangées.

-Non, je vais rester… Me dit-il dans un soupir.

Dans ces mots je voyais comme une obligation de rester. Pourquoi ? Pourquoi restait-il alors qu'il savait pertinemment qu'il pouvait partir de son plein gré. Ca me fit mal au cœur qu'il se retienne juste parce que je lui demandais de rester à mes côtés. Je détestais enchaîner les loups à autre chose qu'à leurs envies. Je m'en voulais d'un certain point de vue mais d'un autre j'étais heureuse qu'il soit encore là.

Il s'avança lentement mais surement. C'était assez étrange, et assez contradictoire avec ses dernières paroles. Moro devait être un loup à l'âme franche et sincère mais hésitant dans certains cas. Il frôla, de sa truffe humide et froide, ma fourrure qui s'hérissa à ce contact. Puis il s'arrêta comme pour m'attendre. C'était décidé, j'allais profiter de chaque instant en sa compagnie maintenant que j'en avais l'occasion et je ne pouvais pas demander mieux que cette nuit là pour faire la connaissance de Moro.

-Qu’est-ce que cela fait d’être la pupille de Saakis ? Est-il un bon tuteur?

Et bien voilà comment on me voyait. Comme la pupille de Saakis. Loin de là que je sois en désaccord bien au contraire mais cela me crispait un peu. Je n'avais pas eu la chance d'avoir grandit au sein d'une famille de sang. Cependant je m'en étais créée une grâce au Maître des Ténèbres qui, lui, m'avait élevé comme si j'avais été plus ou moins sa propre fille. Il m'avait tout appris, comment chasser, comment me défendre, comment devenir forte, mais surtout comment haïr et tuer. Depuis c'était comme une dette gravée au fer rouge dans mon esprit. Je lui devais tout.

- Cela ne fait pas de moi un être exceptionnel aux yeux des autres. Disais-je en me tournant en même temps. Et je pense que si je n'avais pas été sa "fille", je ne serai pas plus qu'un fantôme sur ces lieux. Je soupirai légèrement tout en baissant les yeux sur le côté puis je les relevais. Et pour ce qui est d'être un bon tuteur, je peux te confirmer que c'est le meilleur. Il m'a tout appris même s'il ne s'est pas montré des plus aimables durant ma formation, ce qui est normal.

Je lui adressais un de mes plus beaux sourires. Mes yeux le regardaient avec attention dans chacun de ses mouvement, mes narines respiraient la moindre effluves que le grand loup noir dégageait. Je ne pouvais arrêter de penser à ce contact qui m'avait faite frémir, à ses yeux immortels qui me fixaient. Il n'y avait pas d'autres mots pour décrire ce qui était en train de se passer.

Chef de Ligne Messages : 67 Date d'inscription : 11/05/2013

j'arrive j'arrive! T-T désolé pour ce retard impardonnable mais je ne sais plus ou donner de la tete en ce moment.
la reponse arrivera en edit avant la fin de la semaine

Avant la fin de la semaine, hein ? :a: